|
On ne sait sur quels critères de Gaulle a classé
la Drôme comme le deuxième département résistant.
Quoiqu'il en soit, la Résistance y a été très active. La voie
de communication hautement stratégique que constitue le couloir
rhodanien a été, surtout en 1943 et 1944, le théâtre de très
nombreux sabotages. Le relief accidenté d'une grande partie
de la Drôme a été un refuge privilégié des réfractaires et
des maquis.
Le dévédérom, sans diminuer ce qui s'est passé dans le Vercors,
s'efforce de rétablir un juste équilibre entre les événements
dans ce massif préalpin et les importantes actions qui se
sont déroulées dans le reste du département. Militairement
parlant, ces dernières ont une ampleur supérieure à celles
du Vercors.
Le Vercors a été considéré, dans une des versions du plan
Dalloz comme une forteresse naturelle inattaquable et a rassemblé
un grand nombre de Résistants (de l'ordre de 4 000 après le
6 juin) pour servir de réserve, de base arrière lors du débarquement
attendu en Provence. Les armes parachutées étaient insuffisantes
et inadaptées pour équiper une telle armée. Fin juillet 1944,
le massif a été investi par les troupes allemandes (plus de
10 000 hommes bien armés), par terre et par air, ce qui a
entraîné, en quelques jours, des massacres de Résistants et
de civils malgré une héroïque défense.
Aussi, dans la mémoire, le drame du Vercors a occulté et faussé
la réalité de la Résistance drômoise qui était très active
dans tout le reste du département. Pour la masse des gens,
on ne retient de la Drôme que ce drame effroyable.
Le dévédérom ne se contente pas de développer les actions militaires
car une autre caractéristique de la Drôme est d'avoir accueilli
nombre d'intellectuels antinazis. Dieulefit, à la limite de
la Drôme provençale, a recueilli plus de 50 intellectuels
et artistes (écrivains, poètes, musiciens, sculpteurs, etc.
dont Pierre Emmanuel, Andrée Viollis, Emmanuel Mounier). À
Saint-Donat, bourgade de la Drôme des collines, se réfugia
le couple " Andrieux ", Louis Aragon et Elsa Triolet, de juillet
1943 à septembre 1944.
L'importance de la Résistance en Drôme a suscité la publication
de plus de 80 ouvrages, la réalisation de plusieurs travaux
universitaires (Patrick Martin, Gilles Vergnon en particulier),
l'érection de très nombreux monuments ou stèles rappelant
ce passé. Le dévédérom utilisant ce riche substrat est lui-même
extrêmement nourri et s'efforce d'en faire une synthèse.
L'équipe :
Elle s'est constituée autour d'Alain Coustaury, professeur
de géographie et d'histoire retraité. Elle est formée d'enseignants
retraités, travaillant depuis très longtemps sur l'histoire
de la Drôme au sein du GREPHiD (Groupe de Recherches, d'Études
et de Publications sur l'Histoire de la Drôme) et d'autres
chercheurs drômois. Elle s'est attachée la participation de
plusieurs anciens résistants vigilants et de spécialistes
(militaires de l'artillerie, de l'aviation, collectionneurs)
apportant leur technicité. Au total, c'est une dizaine de
personnes qui travaillent, font les recherches, réalisent
des interviews, rédigent les fiches, conçoivent la cartographie
qui sera abondante, établissent le fichier de tous les résistants
et de ceux qui ont joué un rôle dans cette période (plus de
5 000 noms), un fichier de la plupart des communes, rassemblent
les photos et documents, étudient les médias (films, vidéos).
|
|
L'AERD, créée à la fin de l'année 2002, a édité le DVDRom La Résistance dans la Drôme - Le Vercors" le 1er juin 2007. Il comprend : 1400 fiches, 3 000 photos, 33 extraits de vidéos ou films, 29 enregistrements sonores, 50 cartes, 385 fiches de communes, 5 500 noms.
À la fin de l'année 2007, près de 2 500 exemplaires avaient été vendus.
Il est complété régulièrement sur le site de l'association : www.resistance-histoire-drome.fr
On peut se le procurer sur la boutique en ligne de l'AERI ou auprès de Jean Sauvageon. 5, impasse A. Chénier. 26100 Romans-sur-Isère
|