Présentation du projet
  Objectifs du projet
  Les équipes
  L'applicatif AERI
  Étapes de réalisation d'un CD-ROM
  Comité historique et pédagogique de la Fondation de la Résistance
Yonne  
   
 

Organisme porteur du projet
Association pour la Recherche sur l'Occupation et la Résistance dans l'Yonne (A.R.O.R.Y.)

 
 

Présentation :

 

I- Le contexte et les conditions de travail dans l'Yonne

a) Les conditions institutionnelles :

- L'association est déjà ancienne et connue dans le département. Fondée en 1988, l'Association pour la Recherche sur l'Occupation et la Résistance dans l'Yonne (A.R.O.R.Y.) regroupe des anciens résistants de diverses associations, des personnes intéressées par cette période et des professeurs d'histoire. Elle compte aujourd'hui une centaine d'adhérents.
- L'A.R.O.R.Y a déjà publié trois ouvrages, édite un bulletin historique bisannuel qui en est à son sixième numéro et dispose d'un local agréable et bien situé dont elle souhaite faire un centre de documentation. Un nouvel ouvrage est en préparation, fruit d'une journée de conférence-débat organisée à Auxerre en octobre 2000. Au Conseil d'Administration de l'association sont représentés les musées d'Auxerre, le C.D.D.P. et les archives départementales.
- L' association dispose de fonds propres et bénéficie de subventions municipales et départementales. Elle vient d'embaucher un emploi-jeune qualifié (en histoire et en informatique).
- L'A.R.OR.Y dispose désormais d'un site internet : www.arory.com

b) Les conditions humaines :

Au sein de l'A.R.O.R.Y. s'est constitué en 1993 un groupe de recherche historique. Il rassemblait à l'origine sept professeurs d'histoire qui se connaissent et s'apprécient assez pour travailler ensemble. C'est ce groupe qui a pris en main la réalisation du CD-ROM. Deux d'entre eux sont aujourd'hui en retraite. Les autres sont en activité.
Deux membres se sont ajoutés récemment à l'équipe dans le cadre de la réalisation du CD-ROM :
- un géographe dont les compétences en cartographie et en informatique désignaient pour prendre en charge la réalisation des cartes du CD-ROM,
- un jeune diplômé d'histoire recruté comme emploi-jeune, titulaire d'un D.E.A. d'histoire contemporaine et compétent dans le domaine informatique. Il participe au travail de recherche et effectue tout le travail de numérisation et d'intégration des fiches dans l'applicatif (création des fiches, indexation, création des liens).
Les membres de l'équipe se connaissent assez bien. Ils peuvent se parler très franchement sans se soucier de froisser leur susceptibilité, condition d'un vrai travail de groupe.

Le département a été découpé en zones géographiques (Avallonnais, Auxerrois, Jovinien, Puisaye, Tonnerrois, Sénonais…). Chaque membre de l'équipe est responsable d'une de ces régions.
Des recherches sont menées aux Archives nationales, aux Archives départementales de l'Yonne et de la Côte-d'Or. Une centaine d'entretiens ont été réalisés. Chacun rédige des fiches en respectant les conditions qui ont été définies. Les fiches sont envoyées au chef de projet qui les relit et fait ses observations. A Auxerre où est installé le matériel informatique, sont créés des fichiers où sont classés les documents numérisés.

Les conditions de travail sont donc bonnes. L'équipe est réduite mais soudée. Des réunions de travail se tiennent tous les deux mois sur un ordre du jour fixé par le chef de projet. Le courrier électronique permet des liens constants.

c) Les conditions financières et matérielles :

Pour le projet CD-ROM, l'A.R.O.R.Y. a bénéficié d'une importante subvention du Conseil Général de l'Yonne. Elle lui a permis de s'équiper d'un matériel informatique de qualité et de de couvrir l'essentiel des frais. Le travail est bénévole. Aucun de nous ne touche de vacations. Les remboursements de frais sont réduits à l'essentiel. L'association dispose d'un local mis à notre disposition par la ville d'Auxerre. C'est là que travaille Arnaud Fouanon (emploi-jeune) et que se tiennent toutes les réunions, qu'il s'agisse des réunions de travail du groupe des historiens ou des réunions du Bureau et du Conseil d'Administration de l'association.

d) Les conditions historiographiques :

La Résistance dans le département de l'Yonne a donné lieu à des travaux assez nombreux :
- Travaux des correspondants du Comité d'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale, en particulier la chronologie de la Résistance, la collaboration politique, la carte de la Souffrance.
- Mémoires de maîtrise des étudiants de l 'Université de Bourgogne.
- Travaux des historiens du groupe de recherche de l'A.R.O.R.Y..
- Publications d'anciens résistants et déportés qui peuvent avoir valeur de sources et ne sont pas des travaux historiques, en particulier les ouvrages d'un militant communiste, Robert Bailly, membre de l'A.N.A.C.R..
Il en résulte un poids très lourd de la mémoire communiste, l'existence de zones d'ombre profondes qui concernent des hommes, des actions, des organisations, des régions. Ce qui pose quelques problèmes :
- Faire admettre la démarche historique, scientifique, qui n'est pas la commémoration ou l'exaltation. Démarche qui passe par le dépouillement des archives.
- Faire admettre une remise en perspective de faits qui constituent une " vulgate " qui doit être vérifiée.

L'histoire de la Résistance dans le département est connue dans ses grands traits, ce qui permet de fixer assez facilement les directions de recherche. Le département est vaste, les organisations diverses, les actions nombreuses et de ce fait la tâche est immense.

II- Nos objectifs et nos méthodes

a) Objectifs à court, moyen et long terme

Nos objectifs sont les suivants :
- Produire un CD-ROM dans un délai de quatre ans, soit dans le courant de l'année 2003.
- Fournir à travers ce CD-ROM un corpus complet et précis sur la Résistance dans l'Yonne.
- Faire en sorte que cet ensemble soit d'un d'accès facile et aisément compréhensible. La complexité des faits présentés n'autorise pas la confusion de la présentation.
- Réaliser une œuvre collective dans le cadre d'un véritable travail d'équipe : aller au-delà d'un simple partage des tâches par une concertation approfondie et permanente.

Le travail a commencé en novembre 1999. La solution idéale serait sans doute de commencer la construction du CD-ROM (indexation des fiches et création des liens) après avoir terminé la totalité du travail de recherche et la rédaction des fiches. Mais ceci n'est pas possible, sauf à rallonger considérablement les délais. La construction du CD-ROM va donc commencer, parallèlement à la rédaction des fiches à l'automne 2001.

Un CD-ROM expérimental a été réalisé en novembre 2000. Il comprend 80 fiches, non illustrées, illustrées de photos, de son, de vidéo et deux cartes interactives. Il a pour but :
- de tester le logiciel, de relever les difficultés et de chercher à les résoudre.
- de montrer à nos bailleurs de fond la réalité de notre travail.
- de permettre des démonstrations de présentation qui serviront à nous faire connaître et qui pourraient faciliter la communication des documents privés.
Une version plus complète a été réalisée au printemps 2001. Elle comprend 120 fiches liées entre elles et illustrées. Cette version a été présentée à Avallon en mars 2001 devant un public d'anciens résistants, d'élus locaux et de responsables associatifs. D'autres présentations vont être faites dans le département afin de sensibiliser les responsables, les élus et le public à notre démarche. L'objectif étant d'obtenir toujours plus de documents originaux.

b) Les grands équilibres internes

A ce stade de notre travail, seules quelques réflexions d'ordre assez général sont possibles. Le département de l'Yonne a pour caractéristiques une activité de résistance assez importante (accrochages, attaques, parachutages, infiltration, arrestations…) et une grande diversité (diversité géographique au sein d'un département vaste, diversité des organisations : mouvements, réseaux, maquis, compagnies F.T.P...).
Les grands équilibres entre les principaux thèmes à traiter ne peuvent être déterminés arbitrairement. Le CD-ROM s'articulera autour de six entrées principales :
- Les organisations et les maquis.
- Les biographies.
- Les événements.
- Les lieux.
- Le contexte de l'occupation.
- La mémoire et les commémorations.

Les deux derniers thèmes évoqués ci-dessus sont ceux qui ont jusqu'à ce jour été les moins étudiés et qui exigent le plus gros investissement en travail de dépouillement d'archives.
Il semble, en l'état actuel de notre travail et de notre réflexion que 700 à 800 fiches soient nécessaires. Nous prévoyons enfin un solide exposé des sources et de la bibliographie, ainsi qu'une présentation de nos méthodes et de nos limites.

c) Spécificités éditoriales

Nous nous sommes fixés deux objectifs éditoriaux :
- Parvenir à présenter la totalité du phénomène Résistance : la diversité géographique, politique, organisationnelle et l'évolution chronologique.
- Nous adresser à la fois à un public spécialisé qui va chercher des renseignements sur tel ou tel maquis, tel ou tel homme ou événement qu'il connaît ou croit connaître et à un public qui souhaiterait prendre connaissance du phénomène dans sa globalité, désireux de comprendre vite les grandes lignes directrices.

Pour les atteindre nous adoptons les moyens suivants :
- Nous faisons le choix de fiches longues, complètes, qui sont souvent d'un volume de 4000 à 6000 caractères et que l'utilisateur souhaitera sans doute imprimer. Ces fiches sont complètes : chaque fiche se suffit à elle même et fournit un ensemble cohérent sur le thème qui constitue son titre. La longueur n'est pas une nécessité alors que la cohérence interne de la fiche en est une ainsi que l'unité de thème. Certaines fiches sont donc générales pour être cohérentes (une fiche par organisation quelle que soit son importance), d'autres sont très brèves ou plus précises. Elle est illustrée chaque fois que c'est possible avec photo, son, et plus rarement vidéo. Chaque fiche mentionne les sources qui ont servi à la constituer (sauf pour les fiches de synthèse ou de liaison). Chaque fiche comprend de nombreux liens.
- Il faut parvenir à une unité de ton et de style entre toutes les fiches alors qu'elles ont des auteurs différents. Cette unité est obtenue par la relecture des fiches par le coordonnateur auxquels les membres de l'équipe reconnaissent le droit de retoucher. La fiche peut évidemment toujours être relue après les retouches et le coordonnateur peut avoir à se justifier. D'où la nécessité d'une équipe soudée. Les fiches ne sont pas signées.
- L'articulation entre les fiches se fait par les liens internes (très nombreux, trop nombreux ?) Faut-il les limiter ? On peut les limiter, il faut alors fixer des règles. Elle se fait aussi par l'utilisation de la rubrique : autre fiches sur le même thème, qui permet de limiter les liens internes à la fiche.
- Une architecture d'ensemble du CD-ROM est indispensable pour sa cohérence. Une articulation particulière doit être conçue dans un but pédagogique. Il s'agit de permettre au lecteur de distinguer le général du particulier, de comprendre l'essentiel, de prendre connaissance des idées directrices. Pour cela il est apparu nécessaire de rédiger des fiches générales, que l'on appellera fiches de synthèse ou fiches de liaison.

L'élaboration de ces fiches est un exercice intellectuel différent de celui qui consiste à construire le plan d'un livre. La conception de ces fiches générales et leur rédaction semble devoir être la tâche du coordonnateur qui n'en avait évidemment pas l'expérience. Il en rendra compte à ses collègues qui en discuteront.

d) Cartographie

Nous avons fait le choix de donner une large place à la cartographie dans la réalisation du CD-ROM. Ce choix a été motivé par la prise de conscience que, dans une production où la part du visuel est grande, l'utilisateur doit pouvoir à tout moment cerner les localisations des faits présentés (celles des maquis avec leurs implantations et leurs déplacements, des opérations, des accrochages ou des combats etc...) dans la mesure où la géographie d'un territoire influe nécessairement sur ces faits (rôle des forêts, des voies de communication, du relief par exemple).
La discussion a souvent été vive autour des projets présentés par le collègue géographe qui a pris en charge la cartographie, car les difficultés ont été grandes. Le choix s'est donc tourné vers le croquis cartographique mais réalisé avec des moyens informatiques : logiciel de dessin vectoriel et tablette graphique pour le fond de carte (Coreldraw10), logiciel de retouche d'images avec des fonctions vectorielles (Paintshop Pro 7) pour la représentation des phénomènes.
La sobriété est aussi de règle : nombre d'informations et légendes limitées, couleurs pastel, figurés simples (pas de petits fusils pour les combats ou de parachutes pour les... parachutages.)
Après plusieurs mois d' hésitations, une charte graphique a finalement été cernée ce qui devrait nous permettre de produire dorénavant, des cartes en série.

     

État du projet :

 

Etat d'avancement en décembre 2001 :

Environ 450 fiches sont aujourd'hui rédigées ; elles sont pour la plupart presque définitives, mais doivent cependant être revues en fonction des résultats d'une recherche qui se poursuit.

Nous avons réalisé :
- Environ 240 biographies de résistants et une dizaine de biographies d'administrateurs et d'occupants.
- Environ 70 fiches relatives aux organisations et au maquis.
- 80 de fiches événements.
- Une cinquantaine de fiches portent sur divers autres aspects : aryanisation des biens juifs, intégration des F.F.I dans la 1ère Armée française, missions Jedburgh, S.A.S…

Des travaux sont en cours mais n'ont pas encore donné lieu à la rédaction de fiches sur la Collaboration, l'épuration judiciaire et extra-judiciaire, l'économie, les réquisitions, la vie quotidienne.

Une dizaine de cartes sont réalisées.

Le travail est donc réel et l'existence d'un CD-ROM de démonstration en est la vivante démonstration. Mais la tâche est immense pour parvenir à une réalisation scientifiquement incontestable, techniquement irréprochable et pédagogiquement efficace. La présence d'un emploi-jeune compétent est essentielle dans l'avancement du projet.

La seule vraie difficulté pour les membres de l'équipe est celle du manque de temps, dans la mesure où les obligations professionnelles sont lourdes et prioritaires. Il serait très souhaitable que les professeurs membres de l'équipe qui le souhaitent puissent disposer de la part du Ministère de l'Education de décharges de service conséquentes qui leur permettent de s'investir durant une ou deux années plus complètement dans ce projet dont les fins pédagogiques sont essentielles.

(07/02/02)

 
CONTACT    
  Joël DROGLAND   mail : joel.drogland@free.fr


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